Vers un Twickenham français?

Le Stade de France. Voilà une épine dans le pied de la FFR. En effet, le Stade de France est-il un stade de rugby? Je crois que la réponse ne surprendra personne. C’est (pour la plupart des gens) non.

Beaucoup regrettent en effet le Parc des Princes, ses bistrots et son ambiance si spéciale au gré des rencontres entre parisiens du XVIème et sudistes en vadrouille. Que trouve-t-on à St-Denis? Rien. Construit pour la CdM 1998, le SdF n’est pas fait pour le rugby. A part un fast-food et des baraques à frites, rien ne rend l’esprit convivial du rugby. Et pour cause: là où des débits de boisson sont des lieux de vie chaleureux pour les matchs de rugby, ils ne peuvent ouvrir lors d’une soirée foot sans voir arriver une armée de CRS. Bernard Lapasset en fait le constat: «Même si le rugby devient un des acteurs majeurs du Stade de France, nous ne nous sentons pas complètement chez nous. Il n’y a pas d’espace de convivialité,» souligne le président de la FFR. Le Consortium du SdF explique ce manque de chaleur par deux faits: les publics accueillis sont parfois à l’opposé l’un de l’autre, et le SdF a été construit sur… rien. Autour du stade, c’est une ville entière qui se construit. Le stade n’a que 9 ans et est encore isolé géographiquement. Et sa position, entre 3 grands axes de circulation, ne facilite pas les choses.

La FFR reste pessimiste quant à l’évolution des choses sur ce sujet. Mais elle est embarrassée par un autre problème, plus concret celui-ci. En effet, le contrat la liant au Consortium s’achève à la fin de l’année 2012. Et après? L’équipe de France dirait-elle adieu au SdF pour jouer dans un stade propre à elle? «On peut toujours rêver, dit Lapasset. Mais j’ai quelques idées sur le sujet. Peut-être même un projet.»

Oui, la FFR ne serait pas contre l’idée d’un stade dont elle serait l’unique propriétaire. Bernard Lapasset: «On va aujourd’hui vers la privatisation des enceintes et ce serait une solution pour être certains de pouvoir continuer à jouer au rugby dans de grands stades.» L’idée n’est pas mauvaise d’un point de vue financier. La location du SdF n’est en effet pas à l’avantage de la FFR. L’achat des espaces publicitaires est exhorbitant. Au total, faire jouer l’équipe de France au Stade du même nom coûterait plus d’un million d’euros à la FFR. Il s’élèvera même à 1,5 million pour la Coupe du Monde 2007. Sachant que la FFR dégage au maximum 1,5 million d’euros de bénéfice par match, le bilan est vite vu. C’est trois fois moins qu’un test-match des Bleus au Stade Vélodrome…

Bernard Lapasset, qui n’a jamais été contre l’idée de laisser un héritage de son passage, voit d’un bon œil l’idée d’un stade appartenant à 100% à sa fédération. Ce serait l’héritage du mondial. Si les retombées de celui-ci sont bonnes, voire très bonnes, l’investissement serait une bonne chose. Avec Twickenham, la RFU dégage aujourd’hui 4 millions d’euros de bénéfice par match du XV anglais, de quoi largement rentrer dans ses frais. En se fiant aux derniers projets, ceux de Montpellier (Yves-du-Manoir, 60 millions d’euros pour 20 000 places) et de Paris (Jean-Bouin, 110 millions d’euros de rénovation et d’agrandissement), la FFR devrait débourser au moins 200 millions d’euros pour un stade de 60 000 à 80 000 places. Rien à voir avec la fortune qu’a coûté la construction du SdF, soit dit en passant.

Les études de faisabilité sont encore à faire, mais une question se pose déjà: où? A Paris? Peut-être. Ailleurs? «Paris et Marseille sont déjà équipés, pas le sud-ouest. Ce pourrait donc être une piste intéressante,» explique Lapasset, encore prudent. L’équipe de France pensionnaire d’un stade implanté dans le pays du rugby, loin de la capitale et de Marcoussis? Pas forcément improbable donc. L’idée continue d’avancer et pourrait, pourquoi pas, finalement voir le jour.

Le Consortium du Stade de France pourra-t-il seulement se permettre de laisser filer le XV de France et la manne financière qu’il offre? Et l’Etat acceptera-t-il de voir ce stade inoccupé? L’équipe de France de foot jouant de plus en plus en province, la FFR est la dernière grande animatrice régulière des lieux. Si cette dernière a tout a gagner dans cette manœuvre, le SdF méritera lui plus que jamais son surnom.


Equipe préférée: disons que je suis Toulouso-montpelliérain. Joueurs préférés: Philippe Sella, Yannick Jauzion, Cédric Heymans, Sébastien Chabal, Byron Kelleher, Vincent Clerc, Shaun Sowerby, Maxime Médard (ouh qu'ils l'ont bien formé lui!), Petru Balan et Takudzwa Ngwenya. Et aussi Auguste Chadwick et Andy McLean. Joueurs détestés: Agustin Pichot, David Auradou, Fabien Pelous, Rodrigo Roncero, Mario Ledesma, Mathieu Blin, Lawrence Dallaglio, Pierre Mignoni...

4 Comments

  1. thi oc says:

    il faudra une méga fanfare!-)-)-)
    ce serait une très belle et bonne idée.
    reste à savoir comment va se passer la WC.

  2. Qui©he says:

    NON le stade de france n’est PAS un stade de rugby. Alors que le Parc des Princes l’est !

  3. PJ says:

    Je confirme, un match au Parc, c’est quand même autre chose. Mais un stade entièrement dédié à l’équipe de France implanté dans le Sud-Ouest, ça aurait de la gueule aussi, et un sacré public!

  4. Qui©he says:

    Clair il y a marre que tout se passe dans la capitale.

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