L’homme en forme: Takudzwa Ngwenya

ngwenya.jpgCe n’est pas forcément l’homme en forme de la semaine, mais sa progression est telle qu’on ne peut pas ne pas parler de lui. Je l’ai personnellement découvert en assistant au match Etats-Unis-Tonga de la dernière Coupe du Monde, où il fut l’un des rares Nord-Américains à être bon. Mais c’est quelques jours plus tard qu’il fera vraiment parler de lui, le 30 septembre, grâce à un essai prodigieux, élu plus essai de l’année. Son arrivée à Biarritz en début de saison, alors que plusieurs clubs anglais étaient intéressés, permet de profiter de son grand talent, malgré quelques points faibles.

Le grand plus de Ngwenya, c’est sa vitesse. Chronométré à 10’’25 sur 100m lors de ses études aux Etats-Unis, il est capable de déposer n’importe quel ailier, comme Habbana lors de son essai magique. Mais c’est son instinct qui fait la différence. Avant d’être un métier, le rugby est un jeu pour Ngwenya. Formé dans une école de rugby d’Harare, la capitale zimbabwéenne, un des plus grands pays de rugby en Afrique, Ngwenya entre rapidement en équipe nationale américaine de rugby à 7. Sa vitesse et ses crochets y sont dans leur jardin. Le joueur en a gardé une grande habilité dans les grands espaces. Dès qu’il a pu démarrer, Ngwenya est inarrêtable. Une fois lancé, il a de grandes chances d’aller derrière la ligne. Le but du jeu pour ses adversaires est donc de l’empêcher de courir plus de 5 mètres, et encore, c’est déjà beaucoup…

Mais le pedigree atypique du natif d’Harare est aussi son point faible. Ngwenya n’a pas la culture rugby, peu présente au Zimbabwe, encore moins au Etats-Unis. Il n’a pas commencé à jouer avant ses 10 ans, comme la plupart des joueurs du Top14. Malgré ses capacités d’attaquant et ses très bons plaquages, rugby à 7 oblige, l’ailier biarrot n’est pas un grand joueur de ballon. On retrouve chez lui les mêmes lacunes que celles qu’on reprochait à Chabal l’an dernier, malgré la différence de poste. Trop d’en-avant, un manque de sens tactique, les points faibles sont à peu près les mêmes. Ce qui n’empêche pas les deux joueurs d’être efficaces, dans la mesure que l’on connaît pour le Français, mais avec 4 essais, Ngwenya n’est pas mal non plus. Son avantage réside dans son poste. Un ailier n’a pas forcément besoin d’un grand sens tactique, c’est avant tout un finisseur. Dans « ailier de débordement », il y a « débordement », et ça, Ngwenya ne l’a pas oublié, contrairement à de nombreux ailiers actuels. Crochets, raffûts, vitesse, instinct, finition, défense, il possède toutes les qualités requises pour être l’une des stars de notre championnat.

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Ngwenya est encore jeune (22 ans). Malgré qu’il n’ait commencé à jouer au rugby qu’à 16 ans, il a encore tout le temps de corriger ses erreurs, de travailler ses prises de balle. Ce qui fait de lui un très grand espoir pour le BO, un joueur qu’il faut donc suivre d’un œil très attentif. En attendant, le voir jouer est déjà un régal!


Equipe préférée: disons que je suis Toulouso-montpelliérain. Joueurs préférés: Philippe Sella, Yannick Jauzion, Cédric Heymans, Sébastien Chabal, Byron Kelleher, Vincent Clerc, Shaun Sowerby, Maxime Médard (ouh qu'ils l'ont bien formé lui!), Petru Balan et Takudzwa Ngwenya. Et aussi Auguste Chadwick et Andy McLean. Joueurs détestés: Agustin Pichot, David Auradou, Fabien Pelous, Rodrigo Roncero, Mario Ledesma, Mathieu Blin, Lawrence Dallaglio, Pierre Mignoni...

4 Comments

  1. Yannick says:

    Ca fait bizarre de se dire qu’un américain puisse jouer en top 14 !!! Un peu comme si un français était en NFL… un truc tellement hors du commun! Mais c’est clair que vu ses pointes de vitesse, va falloir bien faire attention à lui, heymans, clerc, medard, rougerie et consorts sont avertis…

  2. thi oc says:

    tardits l’ a fait! (la nfl)
    je n’ y croyais pas trop et je dois dire qu’ il est pas mal….

  3. Yannick says:

    Ce sont les exceptions qui confirment la regle!

  4. thi oc says:

    pour sur!!

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